Toile – Michèle RUFFIN

TOILE

Ecrire sur la toile pour parler aux étoiles
Sur Toi lever le voile.

Pouvoir encore te voir, ne pas perdre l’espoir
Quitter le désespoir

Sortir de l’impasse, laisser tout ce qui lasse
Et tant pis pour la casse !

Retrouver l’échange. Que ce monde étrange,
Enfin donne le change.

Rayer les habitudes, oublier les certitudes,
Changer d’attitude.

Devenir une Etoile, à qui Toi sur la toile
fera prendre les voiles.

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© Michèle RUFFIN – Etats d’âme “Toile” – janvier 2001

Ecrire sur la toile pour parler aux étoiles
Sur Toi lever le voile.

Ivoire – Michèle RUFFIN

Ivoire

Prendre en pleine poire, ce soir,
dans le noir, ton histoire ;

Cet ivoire, sans le voir,
moi, avoir, désespoir…

Je ne peux pas croire
Qu’il n’y a pas d’espoir.
Je ne veux pas savoir
Où va tout ton ivoire.

Je ne vais pas boire
Ni te laisser choir
Mais j’aurai voulu croire

Qu’il y avait espoir !

Me jeter dans la Loire,
Pour pouvoir te revoir ;
Oui, je broie du noir
mais défense d’y voir.

Ivoire, quelle foire
Tant de déboires notoires,
Viens t’asseoir,
moi, avoir, désespoir…

 

A toi qui comme moi aime les éléphants !

© Michèle RUFFIN -États d’âme “Ivoire”- janvier 2001

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Misères D’Hiver – Michèle RUFFIN

Misères D’Hiver

Sortir de l’hiver,
Voir enfin le revers de toute cette misère
de ce monde pervers
Qui fait de la vie un calvaire.

Ranger ses affaires,
Puisque plus rien ne sert pour aller demain vers
Ce mieux que l’on espère,
Cet ailleurs qui est si cher.

Personne n’aime l’hiver.
Que tout redevienne vert, alléger cet enfer,
Vaincre ce cancer,
Faire le nécessaire…

Tout me va sur les nerfs
Refaire une première, faire marche arrière,
avec de nouvelles manières
chanter de nouveaux airs.

Je reste là qui erre
avec ce goût amer, et le cœur en colère.
Frapper la terre entière
Les gens m’indiffèrent.

© Michèle RUFFIN – États d’âme “Misères d’hiver”- janvier 2001 Eléphant vu par Pauline

Lettre à l’absente – Michèle RUFFIN

Lettre à l’absente

“Le grand vide est fait pour être remplacé.”
C’est bien là ce que tu, toujours, lui répétais
sans autoriser aucune ambiguïté
L’été terminé, et le soleil envolé
Il est las, là tel un jouet cassé, jeté
Plus qu’à tout, pour lui, encore, recommencer.

L’éléphant bien désemparé tire un trait
Lui faudra t-il ses joyeuses années archiver
Les classer tel un papier, un vieil objet ?
L’ œil subrepticement de la trompe essuyé
Il rumine, aligne ses candides pensées.
Non, pas de rancœur, d’abord c’est quoi l’amitié
Un court instantané, simplement partagé ,
Moment – illusion créé, se sentir aimé
Ou souffrir seul de la nostalgie du passé.

Il sourit ; le vide, juste là pour être comblé !
Ne l’as tu pas rien qu’un peu trompé, abusé,
Un éléphant naïf énormément trompé
voilà le gros éléphant qu’il se sentait !
Le vide, l’absence est un gouffre sacré
Qui t’appelle, te harcèle pour rappeler
qu’on ne peut justement rien mais rien oublier.

Comme le Petit Prince tu l’a apprivoisé
et pareil au Renard, tout seul il est resté
Toute à toi dans tes rusés projets d’envolée
Préoccupée à tout quitter, déménager
Ton bleu regard l’a – t -il seulement effleuré ?
Pauvre animal révolté, abandonné !
“Donner, c’est donner et reprendre c’est volé”
Toi, sans te retourner, tu as tout emporté
et n’a rien laissé qu’un éléphant abîmé.


Vers le grand troupeau l’éléphant s’en est allé
Désire- t- il seulement vraiment s’intégrer
Le vide il en fera son unique allié
Dans son éternelle quête de l’amitié.
Recommencer : Si solitude existait,
les gris éléphants le sauraient et barriraient !

 

© Michèle RUFFIN -octobre 2001 – États d’âme “Lettre à l’absente”

Bon anniversaire Sylvie

 

Elle – Michèle Ruffin

Elle JeSuisMoi

Elle barrit pour mieux en sourire
Elle barrit à défaut d’en rire…
Ordonner les maux
Donner en cadeaux tous ces bobos
dont elle a plein le dos
Et qui lui font le cœur gros.
Dépasser ce sentiment de rejet,
Assumer de n’être point désirée.
Sortie du matriarcat comme un éléphanteau pubert,
Toujours, encore, elle erre avec sa misère.
Elle barrit pour ne plus souffrir
Tant d’injustice ne peut que la faire barrir.
Aller chez Mireille Dumas, tout mettre à plat !
Ou s’empiffrer de chocolat….
A quoi bon faire état de ces états d’âmes !
Mais, se taire, la brûle comme une flamme
Elle voudrait tout dire et ne plus barrir
Elle aimerait en rire et ne rien dire
Alors elle boit du rouge
Pour ne plus voir rouge jusqu’à ce que tout bouge….
Elle barrit pour mieux en sourire
Elle barrit à défaut d’en rire.

© Michèle RUFFIN États d’âme “Elle” – janvier 2003

Elle barrit pour mieux en sourire
Elle barrit à défaut d’en rire…