Ecriture contrariée – Michèle Ruffin

Écriture contrariée

 

Que veux tu encore écrire
Sur ce Monde en délire
Qui ne nous fasse pas tous rire ?
On connaît tous déjà ton pire
Alors cesse de gémir
Tu ne nous fais plus frémir.

L’éléphant est mécontent
Personne ne l’entend
L’éléphant est contrarié
Personne ne l’a écouté

Il a tant de mots à dire
tant de choses à vivre, à écrire
Et ce n’est pas pour nuire
Ni pour reluire
Qu’il veut les dire
C’est sa façon de survivre

L’éléphant est mécontent
Personne ne l’entend
L’éléphant est contrarié

Personne ne l’a écouté

Alors sa feuille il la déchire
Il regarde les autres rire
Il se contente de sourire
Non, il ne va pas les “pourrir”
Ni non plus se laisser mourir
Il se contente de souffrir.

L’éléphant est mécontent
Personne ne l’entend
L’éléphant est contrarié
Personne ne l’a écouté

Pour Roland qui ne se lasse jamais de m’écouter, ou fait si bien semblant…

© Michèle RUFFIN – États d’âme “Ecriture contrariée” – février 2008

Écriture contrariée
“…
L’éléphant est mécontent, Personne ne l’entend, L’éléphant est contrarié, Personne ne l’a écouté…”

 

Toile – Michèle RUFFIN

TOILE

Ecrire sur la toile pour parler aux étoiles
Sur Toi lever le voile.

Pouvoir encore te voir, ne pas perdre l’espoir
Quitter le désespoir

Sortir de l’impasse, laisser tout ce qui lasse
Et tant pis pour la casse !

Retrouver l’échange. Que ce monde étrange,
Enfin donne le change.

Rayer les habitudes, oublier les certitudes,
Changer d’attitude.

Devenir une Etoile, à qui Toi sur la toile
fera prendre les voiles.

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© Michèle RUFFIN – Etats d’âme “Toile” – janvier 2001

Ecrire sur la toile pour parler aux étoiles
Sur Toi lever le voile.

Ivoire – Michèle RUFFIN

Ivoire

Prendre en pleine poire, ce soir,
dans le noir, ton histoire ;

Cet ivoire, sans le voir,
moi, avoir, désespoir…

Je ne peux pas croire
Qu’il n’y a pas d’espoir.
Je ne veux pas savoir
Où va tout ton ivoire.

Je ne vais pas boire
Ni te laisser choir
Mais j’aurai voulu croire

Qu’il y avait espoir !

Me jeter dans la Loire,
Pour pouvoir te revoir ;
Oui, je broie du noir
mais défense d’y voir.

Ivoire, quelle foire
Tant de déboires notoires,
Viens t’asseoir,
moi, avoir, désespoir…

 

A toi qui comme moi aime les éléphants !

© Michèle RUFFIN -États d’âme “Ivoire”- janvier 2001

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Misères D’Hiver – Michèle RUFFIN

Misères D’Hiver

Sortir de l’hiver,
Voir enfin le revers de toute cette misère
de ce monde pervers
Qui fait de la vie un calvaire.

Ranger ses affaires,
Puisque plus rien ne sert pour aller demain vers
Ce mieux que l’on espère,
Cet ailleurs qui est si cher.

Personne n’aime l’hiver.
Que tout redevienne vert, alléger cet enfer,
Vaincre ce cancer,
Faire le nécessaire…

Tout me va sur les nerfs
Refaire une première, faire marche arrière,
avec de nouvelles manières
chanter de nouveaux airs.

Je reste là qui erre
avec ce goût amer, et le cœur en colère.
Frapper la terre entière
Les gens m’indiffèrent.

© Michèle RUFFIN – États d’âme “Misères d’hiver”- janvier 2001 Eléphant vu par Pauline