Monologue du gros éléphant

Monologue du gros éléphant

Qui a dit que j’étais gros ?
Dit, en faisant l’outragé affecté, un éléphant.
Un éléphant est, de fait, majestueux,
Il n’y a qu’à se référer à mes aïeux.

A la rigueur un peu corpulent,
un peu grand, cela je le consens.

Comment peut-on oser me trouver gros ?
Moi qui ne suis qu’ harmonie, c’est une hérésie…

Telles de véritables piliers de cathédrales
mes pattes, sur coussins, richement ongulées
donnent à mon déhanchement une allure théâtrale
toujours imitée, mais jamais égalée.

Ma trompe est outil tout en muscle
que je manie à ma guise
pour atteindre toutes les hauteurs, toutes les splendeurs,
merveille de la nature,
je vous assure,
que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Mes oreilles, véritables parasols servant d’éventails,
sont tout à fait en proportion avec ma taille.
D’ailleurs n’est ce pas moi le mammifère
qu’en Asie, Afrique et ailleurs l’on vénère ?
Vraiment notre pachyderme n’en croit pas ses oreilles
qu’il fait battre pour mieux montrer leurs merveilles.

Je ne demande pas d’éloges
ni de toge
C’est grotesque ! dit notre éléphant avec éloquence
faignant l’indifférence.
Mon appétit est proportionnel à ma taille,
il n’y a pas de faille.

Je me dépense sans compter de point d’eau en point d’eau
et ne me parlez pas de rétention d’eau.
Je ne suis pas gros !
Et n’envisage pas régime pour devenir tas d’os,
alors, plus un mot !

Je ne peux me montrer rachitique,
famélique, je suis idyllique
Eu égard à mon rang,
barrit notre suffisant éléphant,
Je me dois d’être élégant, bien portant.

Ma réputation est protection, force, sagesse ;
le colosse que je suis ne peut afficher faiblesse.

La maigreur fait peur, horreur,
Or moi, je suis de tous les honneurs.

Ma stature imposante, reposante, rassure ;
Ne me faites point injure en jouant les parjures,
Ne me faîtes point offense…
faute de goûter à mes défenses.

Reprenez vos propos
et convenons aussitôt :
Que je suis beau, grand, fier
et que, sans vous faire la guerre,
il n’y aurait plus de merveille, sur terre,
s’il y manquait le pachyderme géant qu’est l’éléphant débonnaire.

Qui a dit que j’étais maladroit ?
Mais cela est un autre débat …

© Michèle RUFFIN – États d’âme- novembre 2000
Qui a dit que j’étais gros ?
Dit, en faisant l’outragé affecté, un éléphant.
Un éléphant est, de fait, majestueux,
Il n’y a qu’à se référer à mes aïeux.

Printemps – Michèle Ruffin

PRINTEMPS

L’éléphant redresse la tête
Ses pensées riment avec fête
Derrière lui toutes défaites
Prêt, là, à de nouvelles quêtes.

Dans son esprit la vie lui sourit.
Enfuit, fini, le long tunnel gris !
Dans l’instant, tout lui semble permis
Fi ! grisaille, froidure, ennui…

Son gris regard ambre d’éléphant
Lui paraît soudain bien différent
Il voit tout plus lumineux, plus grand
Il ne perçoit plus rien comme avant.

Il déploie lentement ses oreilles
Entend un chant, plus rien n’est pareil
Jusqu’au bourdonnement de l’abeille
De quel sommeil il se réveille ?

L’éléphant est sottement heureux.
Il se ressent tellement mieux
Y aurait-il maintenant un Dieu
Qui lui serait miséricordieux ?

Tout ce temps maussade à douter
Tant de jours à ruminer, chercher
Sans ombre de réponse trouver
Et ce matin, enfin, émerger.

Instant magique, d’un coup, sans bruit
Les pensées automnales sont parties.
Étonné, il renaît à sa vie
A la vie qui, ici, lui sourit.

Le soleil et plus rien n’est pareil
Tout, absolument tout, l’émerveille
Passer l’hiver valait la peine
Il se perçoit serein, en veine.

“C’est le printemps” entend l’éléphant
“Le changement rituel du temps
Mars, Avril t’attendent au tournant
Tu ne peux te présumer gagnant.”

Mais malgré le sifflement moqueur
qu’il connaît heureusement par cœur
l’éléphant placide est songeur
Au printemps c’est la fin des malheurs.

© Michèle Ruffin – États d’âme “Printemps” – JANVIER 2002

“C’est le printemps” entend l’éléphant” Le changement rituel du temps Mars, Avril t’attendent au tournant…

26 ans ! c’est long, c’est court…

Et on se dit
et si c’était à refaire ????
ça c’est une affaire…
pour le meilleur et le pour le pire
le problème est que le meilleur
passe très bien
le pire c’est un soucis….!

Enfin point positif Ganglion a survécu à sa première année….
Il a eu beaucoup soif, mais à raison de 30 litres d’eau tous les deux jours, il a bien repris racine…

Ecriture contrariée – Michèle Ruffin

Écriture contrariée

 

Que veux tu encore écrire
Sur ce Monde en délire
Qui ne nous fasse pas tous rire ?
On connaît tous déjà ton pire
Alors cesse de gémir
Tu ne nous fais plus frémir.

L’éléphant est mécontent
Personne ne l’entend
L’éléphant est contrarié
Personne ne l’a écouté

Il a tant de mots à dire
tant de choses à vivre, à écrire
Et ce n’est pas pour nuire
Ni pour reluire
Qu’il veut les dire
C’est sa façon de survivre

L’éléphant est mécontent
Personne ne l’entend
L’éléphant est contrarié

Personne ne l’a écouté

Alors sa feuille il la déchire
Il regarde les autres rire
Il se contente de sourire
Non, il ne va pas les “pourrir”
Ni non plus se laisser mourir
Il se contente de souffrir.

L’éléphant est mécontent
Personne ne l’entend
L’éléphant est contrarié
Personne ne l’a écouté

Pour Roland qui ne se lasse jamais de m’écouter, ou fait si bien semblant…

© Michèle RUFFIN – États d’âme “Ecriture contrariée” – février 2008

Écriture contrariée
“…
L’éléphant est mécontent, Personne ne l’entend, L’éléphant est contrarié, Personne ne l’a écouté…”

 

Toile – Michèle RUFFIN

TOILE

Ecrire sur la toile pour parler aux étoiles
Sur Toi lever le voile.

Pouvoir encore te voir, ne pas perdre l’espoir
Quitter le désespoir

Sortir de l’impasse, laisser tout ce qui lasse
Et tant pis pour la casse !

Retrouver l’échange. Que ce monde étrange,
Enfin donne le change.

Rayer les habitudes, oublier les certitudes,
Changer d’attitude.

Devenir une Etoile, à qui Toi sur la toile
fera prendre les voiles.

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© Michèle RUFFIN – Etats d’âme “Toile” – janvier 2001

Ecrire sur la toile pour parler aux étoiles
Sur Toi lever le voile.

Ivoire – Michèle RUFFIN

Ivoire

Prendre en pleine poire, ce soir,
dans le noir, ton histoire ;

Cet ivoire, sans le voir,
moi, avoir, désespoir…

Je ne peux pas croire
Qu’il n’y a pas d’espoir.
Je ne veux pas savoir
Où va tout ton ivoire.

Je ne vais pas boire
Ni te laisser choir
Mais j’aurai voulu croire

Qu’il y avait espoir !

Me jeter dans la Loire,
Pour pouvoir te revoir ;
Oui, je broie du noir
mais défense d’y voir.

Ivoire, quelle foire
Tant de déboires notoires,
Viens t’asseoir,
moi, avoir, désespoir…

 

A toi qui comme moi aime les éléphants !

© Michèle RUFFIN -États d’âme “Ivoire”- janvier 2001

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21 ans

Tu aurais pu t’appeler Géraldine
serais tu aussi maline
Tu as décidé de la jouer fine
et surprise divine
te voilà Toi, un dimanche
Il parait que ca porte chance

poilu et dodu à souhait
il a fallu te renommer
Marc on t’a appelé…

21 ans plus tard, tu es là,
grand, beau, mince…. C’est le miracle de la vie…

Bon anniversaire mon fils

bon anniversaire Marc maintenant tu peux dire que tu es doublement majeur…. Continuer la lecture de « 21 ans »

Misères D’Hiver – Michèle RUFFIN

Misères D’Hiver

Sortir de l’hiver,
Voir enfin le revers de toute cette misère
de ce monde pervers
Qui fait de la vie un calvaire.

Ranger ses affaires,
Puisque plus rien ne sert pour aller demain vers
Ce mieux que l’on espère,
Cet ailleurs qui est si cher.

Personne n’aime l’hiver.
Que tout redevienne vert, alléger cet enfer,
Vaincre ce cancer,
Faire le nécessaire…

Tout me va sur les nerfs
Refaire une première, faire marche arrière,
avec de nouvelles manières
chanter de nouveaux airs.

Je reste là qui erre
avec ce goût amer, et le cœur en colère.
Frapper la terre entière
Les gens m’indiffèrent.

© Michèle RUFFIN – États d’âme “Misères d’hiver”- janvier 2001 Eléphant vu par Pauline

Lettre à l’absente – Michèle RUFFIN

Lettre à l’absente

“Le grand vide est fait pour être remplacé.”
C’est bien là ce que tu, toujours, lui répétais
sans autoriser aucune ambiguïté
L’été terminé, et le soleil envolé
Il est las, là tel un jouet cassé, jeté
Plus qu’à tout, pour lui, encore, recommencer.

L’éléphant bien désemparé tire un trait
Lui faudra t-il ses joyeuses années archiver
Les classer tel un papier, un vieil objet ?
L’ œil subrepticement de la trompe essuyé
Il rumine, aligne ses candides pensées.
Non, pas de rancœur, d’abord c’est quoi l’amitié
Un court instantané, simplement partagé ,
Moment – illusion créé, se sentir aimé
Ou souffrir seul de la nostalgie du passé.

Il sourit ; le vide, juste là pour être comblé !
Ne l’as tu pas rien qu’un peu trompé, abusé,
Un éléphant naïf énormément trompé
voilà le gros éléphant qu’il se sentait !
Le vide, l’absence est un gouffre sacré
Qui t’appelle, te harcèle pour rappeler
qu’on ne peut justement rien mais rien oublier.

Comme le Petit Prince tu l’a apprivoisé
et pareil au Renard, tout seul il est resté
Toute à toi dans tes rusés projets d’envolée
Préoccupée à tout quitter, déménager
Ton bleu regard l’a – t -il seulement effleuré ?
Pauvre animal révolté, abandonné !
“Donner, c’est donner et reprendre c’est volé”
Toi, sans te retourner, tu as tout emporté
et n’a rien laissé qu’un éléphant abîmé.


Vers le grand troupeau l’éléphant s’en est allé
Désire- t- il seulement vraiment s’intégrer
Le vide il en fera son unique allié
Dans son éternelle quête de l’amitié.
Recommencer : Si solitude existait,
les gris éléphants le sauraient et barriraient !

 

© Michèle RUFFIN -octobre 2001 – États d’âme “Lettre à l’absente”

Bon anniversaire Sylvie

 

Ganglion

Le chemin…. 25 Ans
Noces d’argent

Ganglion est planté !
chamaecyparis lawsoniana “Haute Noblesse”
Le chamaecyparis est très voisin par ses caractères botaniques des Cupressus, et est souvent appelé « cyprès » ou « faux cyprès » .
Il fait partie de la famille des Cupressaceae.
Baptisé Ganglion en souvenir des déboires de Jean-Mi, comprenne qui pourra 🙂

On a parcouru les chemins
On a tenu la distance
Et je te hais de tout mon corps
Mais je t’adore

le chemin – Kyo !