Mais qu’as tu donc fait de ta prostate ?
Ne riez pas
Je vous voie dire “ça y est, Éléphant Gris a pété un câble”
alors pour vous répondre honnêtement
je dirai
oui et non…
Aujourd’hui, je serai bien en peine de vous citer une famille
qui n’est pas confrontée de près ou de loin au nouveau fléau
dont je vais éviter de prononcer le nom…
effet de style pour faire “Harry Poter” 🙂
Octobre Rose bat son plein
les filles, de tout âge, sont sensibilisées à la question
et j’espère entendu et reçu le battage médiatique pour se faire dépister…
Pour nos hommes, c’est un autre débat
on plaisante, on rit, mais se fait on vraiment dépister
Je n’entends pas lancer Novembre bleu 🙂
mais visiblement beaucoup de ces Monsieurs se retrouvent dans des situations critiques car ils se trouvent confrontés trop tard au problème.
Et pourtant le dépistage existe…
Ce préambule
pour tout simplement vous dire que
parce que les choses ont été prises trop tard
euh ! pardon la bête est dans ce cas déchaînée, il parait que c’est un cas de cancer fulgurant…
mon conjoint se bat contre une saloperie qui connaît son terrain….
Avant, comme tout un chacun, je pensais que les problèmes de prostate était un truc de vieux (On a toutes et tous le cas d’un pépé lointain qui avait ça et n’en est pas moins parti presque centenaire.)
et que de toutes façons c’était un cancer facile car à évolution très très lente?
mais ça c’était avant…
On arrive à la cinquantaine. On se couche le soir comme tous les soirs, et un matin tout est différent, la bête est annoncée et, croyez le ou non, ça ne prévient pas mais cela vous change la vie…
Alors commence la course folle des examens
on découvre des tas de spécialités médicales dont la veille encore on ignorait l’existence, mais surtout, on se retrouve bien seul devant ce qui représente pour soi en quelque sorte la fin du monde…
Quand le mot interdit est lâché, on ne rigole plus.
Un temps premier, vous faîtes la joyeuse expérience de la prostatectomie suivie de radiothérapie, et de l’hormonothérapie
(super, on vous vole la vedette, vous ne pouvez même plus vivre les effets de votre ménopause sereinement, parce que ces messieurs quand ils ont des états d’âme et bouffées de chaleur,
ça vaut le détours 🙂
je plaisante parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer)
Les questions s’emballent, impuissance, incontinence, combien de lendemains encore, dans quelles conditions vivra t on, comment évoluera la bête si on ne l’éradique pas, et tout et tout…
Puis, pris en charge, absorbés par les traitements on devient accro aux statistiques, descend, monte ou monte pas (je parle du taux de PSA)… Quand le taux baisse la confiance revient, quand il monte on se questionne… même si on vous dit que cela ne veut rien dire alors pourquoi on continue de le chercher chaque semaine ?
Et bien sur outre le message voulu rassurant du corps médical vous restez sur votre faim…
Un temps second, vous êtes devenu hormonorésitant, vous aurez droit de vous essayer à la chimiothérapie… et bonus de faire la chasse aux métastases…
Comme vous êtes un peu désemparé face à l’évolution de la chose, vous découvrez les différents actes au fur et à mesure, mais il parait que c’est mieux car chaque cas est différent …
Heureusement, divers “bobos” (appelation sympathique données aux douleurs récurentes) viennent vous sortir de vos rêveries et Dame Fatigue se fait omniprésente….
On en arrive à se demander de quoi on pouvait bien se plaindre avant, car si la vie était parfois difficile, maintenant avec une épée de Damoclès sur la tête vous n’arrivez plus à vous projeter dans un demain et cela a un côté très lugubre.
A ce stade, nous avons déjà 6 ans dans les reins… mais il faut rester confiant, la médecine progresse…
Voilà, la vie continue, il faut faire avec
Je ne vais pas m’étendre sur cette maladie dont je ne suis qu’un spectateur, aux premières loges, certes, mais spectateur tout de même…
Il y a mieux mais c’est plus cher 🙂
Dans mes moments d’égarements, où les angoissent sont trop présentes et les réponses trop absentes, je surfe sur la toile à la recherche de………. de quoi au juste, on ne sait trop
mais parfois on trouve des “compagnons” d’infortune qui se livrent,
un voyage – “voyage avec mon cancer” bien courageux dans lequel je retrouve bien des similitudes avec ce que je vis…. euh, pardon de ce que vit ou a vécu mon compagnon
Mais parfois on lit des choses blog d’un condamné à vous faire pleurer toutes les larmes de votre corps et on apprend que c’est juste du roman,
on rit jaune
même s’il convient de saluer les talents de l’auteur 😉
Il m’est difficile de trop étayer les choses car vous l’aurez compris, se livrer n’engage pas que moi et je ne sais si mon “Autre” serait ravi de se retrouver dans mes écrits… je vais lui laisser le plaisir de le découvrir si le hasard le fait se perdre sur mes pages…
Voilà, un p’tit partage de mes états d’âme qui justifie à défaut de les excuser mes absences sur la Toile et dans mon Atelier.
4 ANS PLUS TARD